Le drame de l’avortement à domicile
■ Le vrai but de la campagne de promotion de la contraception, est-il vraiment de diminuer le nombre des avortements ou de promouvoir « l’avortement à domicile » ?
Cette dernière hypothèse est la plus probable. Plus personne ne conteste que l’IVG « chirurgical » cause de graves traumatismes aux femmes qui y ont recours. L’IVG médicamenteuse
et « précoce » (avant la cinquième semaine), qui ne concerne que 42 % des avortements, serait selon ses promoteurs « plus douce ».
Mais en raison du petit nombre des centres de santé et des médecins de ville qui la pratique, les délais d’attente sont longs. Pour faire sauter ce verrou, le Planning familial demande depuis
longtemps que les « médicaments » abortifs puissent être donnés par des centres de planning familial et pris à domicile.
La proposition de Roselyne Bachelot d’inscrire cette demande dans la prochaine loi de financement de la Sécurité sociale s’inscrit dans cette logique : il s’agit de réduire l’avortement à une
forme de contraception « contragestative » et domestique.
Malheureusement ce « geste précoce » n’est pas pour les femmes aussi anodin qu’on pourrait l’espérer. Un avortement demeure un avortement, quelque soit la technique employée. La pilule abortive
n’est pas de tout repos, même si le mot « médicament » entretient l’ambiguïté. Il s’agit bien d’un geste lourd de sens. Ce « médicament » qui n’en est pas un, doit être pris à plusieurs heures
d’intervalles. Après la première pilule, certaines femmes veulent revenir en arrière. Il faut qu’elles attendent le « résultat ». Beaucoup d’entre elles vivent cet instant dans une horrible
solitude et dans la souffrance. Celui-ci va constituer un souvenir terriblement traumatisant sans compter les complications possibles. Est-ce la raison pour laquelle, comme un sondage BVA le
montre, un très grand nombre de femmes (près de la moitié), se montrent sceptiques sur ce « progrès » ?
source:site de Liberté politique