Perdre le salut ?
Watchman Nee
Jean 10.28 « Je leur donne la vie éternelle »
Romains 6.23 : « Car le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Christ-Jésus notre Seigneur. »
Nous en venons à présent au troisième point, qui est celui des responsabilités de l’homme. La grâce de Dieu ne peut en aucun cas dépendre d’elles. Quelles sont les responsabilités de l’homme ? Supposez que je remette dix milles euros à un frère en lui demandant de les envoyer à tel endroit. Comme je crains qu’il ne perde cet argent, j’insiste sur le fait qu’il en est responsable. Cela veut dire que s’il perd cet argent, il doit le rembourser. C’est ce que signifie être responsable. Les manquements appartiennent au passé, de même que les accomplissements. La grâce que Dieu nous donne ne peut pas être liée à la responsabilité. Le frère auquel je demande de déposer dix mille euros à la banque n’est pas propriétaire de cet argent, mais il en est responsable. Mais si cet argent représente un cadeau que je lui fais, puis-je lui dire qu’il en est responsable ? Certainement pas. A partir du moment où je lui donne, cet argent lui appartient. Il peut en faire l’usage qu’il veut, et même le jeter dans la rivière ou la poubelle.
Certains professent qu’avant notre salut nous ne pouvions pas accomplir de bonnes œuvres et que nous étions incapables de nous sauver nous-mêmes. Seule la grâce Dieu pouvait le faire. Mais à présent que nous sommes sauvés, disent-ils, nous devons accomplir de bonnes œuvres, faute de quoi nous allons à nouveau à la perdition. Beaucoup croient que nous sommes sauvés par grâce mais que le fait de conserver ce salut dépend de notre mérite et de nos œuvres. C’est ce que j’entends par responsabilité. Les hommes sont nombreux à croire que, si nous avons un comportement correct après notre salut nous conservons celui-ci mais que, dans le cas contraire, Dieu nous le reprendra. Si le salut peut être repris, ou est la grâce ? La grâce exclut toute notion de mérite passé, œuvre actuelle et de responsabilité future. Si nous évoquons une responsabilité à venir, il n’y a plus de grâce.
J’ai parlé un jour avec un prédicateur qui ne croyait pas qu’on était sauvé pour toujours. Je lui ais demandé ce qui motivait son opinion. Il m’a répondu qu’il croyait que l’homme était sauvé par la grâce, mais que s’il ne se conduisait pas bien après son salut, il périrait. « Est-ce cela la grâce ? » lui ai-je répondu. Je lui ai proposé l’illustration suivant. Supposez que nous entrions ensemble dans une librairie et que nous décidions tous deux d’acheter le même livre. Vous en demandez un prix et le libraire vous répond qu’il coûte soixante cents. Vous lui donnez cette somme et emportez le livre chez vous. Quant à moi, je regarde dans ma poche et me rends compte que je n’ai pas d’argent sur moi. Comme je veux moi aussi un exemplaire de ce livre, je dis au marchand que je n’ai rien sur moi et lui demande si je peux emporter le livre et lui envoyer l’argent plus tard. Il accepte, parce que nous nous connaissons bien. Je peux donc repartir avec mon livre. Pour votre part, vous avez payé sur place, alors que moi, j’ai différé le paiement. J’aimerais vous poser une question ; votre paiement au comptant était-il une grâce ? Certainement pas, puisqu’il vous e a coûté soixante cents. Le salut pour les bonnes œuvres serait comme un paiement au comptant. Si vous avez accompli de bonnes œuvres, vous pouvez vous présenter devant Dieu, qui vous dira : « C’est très bien, tu peux être sauvé ». La grâce n’entre pas dans un tel salut. Dieu soit loué de que cela ne se passa pas ainsi ! Et qu’en est-il de mon paiement différé ? C’est comme si Dieu faisait l’avance de son salut à l’homme. Celui qui ne ferait pas le bien par la suite se le verrait retiré. Il faudrait faire le bien pour conserver son salut. Il n’y a pas davantage de place pour la grâce ici. Celle-ci n’est ni un paiement au comptant, ni un paiement différé, qui restent un paiement l’un comme l’autre. Nous n’achetons pas notre salut à crédit. J’ai dit à ce prédicateur que si le salut s’obtient par la grâce, nous n’avons pas besoin d’accomplir de bonnes œuvres. Il m’a alors demandé ; « Cela signifie-t-il que les bonnes œuvres sont inutiles ? » Je lui ai répondu : « Non. Il faut que les chrétiens accomplissent de bonnes œuvres. Mais les bonnes œuvres dont je parle n’ont aucun rapport avec le salut. Elles concernent le royaume, la récompense et la couronne. Le salut ne s’achète pas, que ce soit au comptant ou à crédit. Il est donné gratuitement. »
Que signifie donner gratuitement ? Le Seigneur Jésus à dit : « Je leur donne la vie éternelle »(Jean 10.28).La vie éternelle nous est donnée par Dieu. Je suis allé un jour acheté un article dans le magasin d’un ami. Comme nous nous connaissons très bien, il m’a dit qu’il me donnerait ce qu’il me fallait, sans argent. Il a insisté pour que j’emporte l’article, et je n’ai pas réussi à le convaincre d’accepter mon argent. De même, Dieu dit qu’Il nous donnera la vie éternelle. Il n’est pas dit qu’elle nous appartiendrait à condition que nous fassions de bonnes œuvres, faute de quoi Il la reprendrait. Je ne dis pas que les chrétiens ne devraient pas accomplir de bonnes œuvres. Je déteste la vie dissolue, mais cela n’a rien à voir avec mon salut. Alléluia ! Le salut nous est donné, ce n’est pas nous qui l’achetons. Nous ne dons pas pour autant mépriser les bonnes œuvres.Les œuvres recevront leur rétribution dans le royaume, couronne ou châtiment mais elles n’ont aucune incidence sur notre salut.Si le salut est accordé par grâce, la question de l’avenir ne se pose pas.
Il est dit dans Romains 6.23 : « Car le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Christ-Jésus notre Seigneur. » Qu’est-ce qu’un don gratuit ? C’est un cadeau. Je ne peux pas vous envoyer un cadeau et vous faire parvenir une facture par la suite . Si c’est un cadeau, il est entièrement gratuit, et il doit le rester.
Voilà pourquoi la grâce n’est liée, ni à vos manquements passés, ni à vos accomplissements présents, ni à votre responsabilité future. Dieu soit loué parce que la vie éternelle n’est pas un achat à crédit, mais un don ! Je remercie le Seigneur parce que la vie éternelle est le don de Dieu en la personne de Son Fils Jésus-Christ !
Puisque le salut nous est donné par Dieu, il est une chose dont nous devons nous souvenir une fois que nous l’avons reçu : il s’obtient pas la foi seule et reste acquis indépendamment de notre fidélité. Par conséquent, la condition pour le conserver est le même que pour l’obtenir. Obtenu gratuitement, il est aussi conservé gratuitement. Dieu soit loué de ce que, de même que son obtention, la conservation du salut est gratuite pour l’éternité ! »
À la fin de l’Apocalypse, après que les nouveaux cieux, la nouvelle terre, le royaume, l’étang de feu, la fin de Satan et le grand trône blanc aient été mis en place, la Bible nous dit : « Que celui qui veut, prenne de l’eau de la vie gratuitement. » (Apocalypse 22.17b). C’est à dessein que le Seigneur a placé cette eau de la vie gratuite à la fin du chapitre vingt-deux. Après l’étang de feu, la seconde mort, la fin de Satan, le royaume, les nouveaux cieux et la nouvelle terre, nous pourrions craindre que Dieu n’endurcisse à nouveau Son cœur ; mais après toutes ces choses, Il a pris soin d’affirmer que l’eau de la vie est gratuite. Aucun prix n’a été fixé. Nous remercions le Seigneur par ce que la grâce s’obtient par Jésus-Christ et qu’elle est gratuite. Elle n’est pas liée à notre responsabilité.
J’ai souvent entendu dire que nous devons faire le bien pour rembourser la grâce de Dieu. De nos jours, c’est une doctrine courante dans l’Église. Mais y a-t-il un seul verset dans la Bible qui affirme une chose pareille ? Cette affirmation, elle aussi, est totalement contradictoire. Remboursement et grâce s’excluent mutuellement. Pas une seule fois dans tout le Nouveau Testament il n’est question de rembourser. Il est vrai que les chrétiens devraient accomplir de bonnes œuvres. Mais pourquoi ? Pourquoi sommes-nous appelés à souffrir pour le Seigneur ? Pourquoi devons-nous porter l’opprobre ? Pourquoi servons-nous le Seigneur ? Tout comme le Seigneur nous a traités avec amour, nous lui manifestons le nôtre ; mais il n’y a là aucune notion de marché. Il ne s’agit pas de calculer ce que Dieu me donne et ce que je Lui donne en retour. Puisqu’Il m’a aimé, je ne peux faire autrement que de L’aimer. Il a été crucifié par amour pour moi, je suis prêt à porter ma croix parce que je l’aime. Il m’a donné gratuitement, et à mon tour, je Lui donne gratuitement. La difficulté provient de l’esprit légaliste et comptable de l’homme, qui ne peut s’empêcher de faire entrer la notion de marché et de loi dans tout ce qu’il fait. Il considère le salut dans une perspective commerciale. Mais si nous œuvrons, si nous servons le Seigneur, si nous sommes persécutés ou portons la croix, ce n’est pas parce que nous voulons Lui rembourser Sa grâce, mais parce que nous L’aimons. L’amour dont Il nous a aimés s’est emparé de nous, de nos cœurs et nous presse à Le servir.
Si vous parlez de remboursement, vous ignorez la valeur de la grâce que vous avez reçue.
L’Évangile de Dieu. Tome 1. Page 64-67
Watchman Nee
http://www.courantdevie.fr/levangile-de-dieu-volume-2.html
SOURCE: LAIT ET MIEL
Ni Tuocheng
(Ní Tuòshēng ou Ngà̤ Táuk-sĭng)
倪柝声 (倪柝聲)
dit Watchman Nee
1903-1972