La scientologie (du point de vue médical)
La scientologie est, elle aussi, une philosophie de l'existence embrassant un vaste champ de connaissances. Sa
technologie d'application - elle nous l'assure - opère les changements nécessaires et désirables dans la vie de tout homme. Ron Hubbard, son fondateur, part de deux a priori:
L'homme naît bon. Il dispose d'une intelligence comparable à un ordinateur perfectionné, incapable d'erreurs.
Celles qu'il commet tiennent à un dispositif du mental humain composé de deux parties: "l'analytique" et "le réactif". Le premier perçoit et analyse les données de toute expérience humaine. Le
second, au niveau du subconscient, mémorise toute émotion (joie et douleur) accompagnant les faits de notre existence. Or cet enregistrement marque de son empreinte toute expérience nouvelle
offrant des similitudes avec celle qui l'avait initialement provoquée. Ce qui fausse et perturbe la santé morale, psychique, physique de l'homme, dans sa vie personnelle, plus encore dans sa vie
sociale.
En clair: si vous n'êtes pas malade, en tout cas vous êtes "déréglé". Exemple simpliste, mais significatif: quand
vous dites que la mort existe et qu'il serait insensé d'en nier la réalité, il vous est répondu: étant un dieu en devenir, l'homme ne peut pas mourir. La réalité n'est pas ce que vous voyez ou
éprouvez, mais ce que je vous dis!
Il importe de le préciser: la scientologie n'est pas à confondre avec la sophrologie, la méthode Coué ou le
training autogène de Schultz. Non sans raison, elle déclare être une Église. Elle a un credo, se réclame de Dieu, de Ses Lois, de Sa sagesse, expressions au contenu sans rapport avec la
révélation biblique. Certes, sa philosophie a une connotation religieuse dont on dirait volontiers qu'elle correspond à cette définition:
"l'imagination seule est au pouvoir." cf. P. van Eersel: La
source noire. Ed. Grasset.
voyez plutôt:
"Vous êtes né bon." Auriez-vous la simplicité de remarquer que cette bonté est démentie de mille manières, et mille fois plutôt
qu'une, il vous est répondu: l'homme dispose d'un "analytique" original de qualité irréprochable, encore actif en lui. S'il est "entaché de vilenies", cela ne tient pas à lui, mais à son
"réactif" émotionnellement déréglé. À son insu, en tout cas malgré lui, il marque de son empreinte délétère sa bonté naturelle.
Reconnaître ses torts? Avouer sa méchanceté? Confesser un goût inné pour la suffisance ou un penchant naturel pour le
mensonge? Ce serait encore un signe du dérèglement du "réactif". La scientologie a mieux à vous offrir. Par sa dianétique
(Démarche psychanalytique au moyen de laquelle le thérapeute libère le patient des fausses données de "réactif"), vos états psychiques et leurs douloureuses conséquences seront progressivement apaisés. En d'autres termes, le patient aura une compréhension corrigée de lui-même et ne tardera
pas à goûter à la libération attendue.
Il y a mieux encore. Par une erreur imputable au "réactif", l'homme se considère comme une petite lumière sur la terre. Quelle
aberration! Qu'il se soigne. La "dianétique" aura l'effet d'une fulguration de sa pensée et l'amènera à la vérité entière: il est un candélabre dans le ciel!
Parole bien modeste lorsqu'on prend connaissance des résultats assurés auxquels conduit normalement la scientologie. Car sa
dianétique a pour vertu première d'abréger le cycle des réincarnations qui guérissent l'homme de son "humanité" et l'intègrent rapidement à son "analytique" d'essence divine. Dorénavant et déjà
sur la terre, il aura la maîtrise de son présent et de son avenir. Pour l'en instruire, Ron Hubbard, entre autres récits, a publié un Chemin du bonheur en vingt et une étapes. Elles comportent
des exigences d'une haute moralité, semblables à celles que professent la plupart des religions. Il en donne les prescriptions détaillées, mais lui aussi laisse sans réponse l'objection de
l'impossibilité naturelle de l'homme de vivre en conformité avec les exigences et les promesses de ce "bonheur" victorieux du mal, de la maladie, de la mort.
Est-il nécessaire d'épiloguer longuement sur de telles données? On peut s'étonner qu'une telle philosophie trouve un crédit et des
adeptes. Plus encore: que des gens en difficulté usent des ultimes deniers de leur détresse - voire de leur fortune - pour consentir à de tels traitements et s'entraîner à de telles techniques
aux effets illusoires.
On le sait: l'Évangile de Jésus-Christ contredit absolument de telles données. Il déclare la créature d'essence humaine et non
divine. Il révèle la cassure originelle dont souffrent les créatures et la création tout entière. Il met tout en oeuvre pour éclairer et instruire l'homme, pour alerter sa conscience, son
intelligence, son cœur, son esprit et même son corps, de l'état mortel qui l'aliène, pour le rendre conscient de sa responsabilité de se saisir du salut gratuit qui lui est offert. Il met tout en
oeuvre également pour l'entraîner dans ce chemin de guérison.
Est-il besoin de le préciser? Il dénie absolument à l'homme la propriété d'une vie divine altérée, guérissable par la dianétique
et, au besoin, récupérable par des réincarnations successives.
La scientologie se garde du reste bien d'expliquer comment et pourquoi cette essence divine et cette bonté originelle se sont
altérées, comment et pourquoi il a fallu attendre le XXe siècle pour que naissent M.Hubbard et la scientologie capables enfin d'inverser le processus!
Cette vision de l'homme et de son histoire est un leurre. Elle est un mythe, paré d'un langage modernisé, à la fois philosophique,
religieux et psychanalytique.
Les thérapies de la scientologie usent de techniques sans véritables considérations pour la personne. Elles écartent la relation
pourtant primordiale entre le soignant et le patient. Sous prétexte de le rendre autonome, elles le séparent de sa famille. Elles font usage de suggestions manipulatrices et possessives, d'une
stratégie rendant la personne dépendante de l'Organisation et à l'avantage financier de cette dernière.
Simple question: la scientologie et sa dianétique ont-elles un quelconque rapport avec une véritable "thérapie"?
Tiré de Médecine parallèle de Maurice Ray .
source :BDSR du Canada