[Credits] Pression grandissante sur la minorité
chrétienne, premières condamnations de chrétiens
Les autorités algériennes orchestrent une campagne de presse massive et intense contre les chrétiens. La presse algérienne publie quasiment tous les jours des articles où leurs auteurs expriment
leur plus vive inquiétude devant les communautés chrétiennes en pleine expansion.
Le secrétaire général de l’Eglise Protestante d’Algérie (EPA), membre de l’EEM, qualifie de plan Marshall en Algérie la campagne d’intimidation entamée par le pouvoir pour endiguer la propagation
de l’Evangile sur terre algérienne. Tous les services de l’Etat sont réquisitionnés pour cette cause nationale (télévision, radios, journaux, éducation, police et gendarmerie, écoles …).
Le ministre des Affaires religieuses assimile les chrétiens “qui sont derrière cette campagne d'évangélisation comme des opposants, en opposition au pouvoir”. Il va encore plus loin quand il
“assimile l’évangélisation au terrorisme”. La détermination du pouvoir en place est sans faille : il entend éradiquer le témoignage évangélique sur place : “La campagne va durer 100 ans, 200 ans,
elle fera mal, mais l’évangélisation finira par s’essouffler”.
Actuellement, les commissariats et les sous-préfectures se concertent pour “interpeller les responsables des communautés locales et leur notifier dans un procès verbal l’ordre de cesser toute
activité d’église faute d’autorisation officielle. Or l’organisme d'État censé leur délivrer pareille autorisation n’a pas encore vu le jour. A ce jour, huit églises ont déjà reçu ces
notifications”.
Non sans humour, le Secrétaire général de l’EPA ajoute ceci : “Il nous est certainement reproché de ne pas avoir des églises style gothique avec pignon sur rue. Comme chacun le sait, les églises
de la période française en Algérie, dans leur majorité, ont été converties en mosquées. Aujourd’hui les chrétiens n’ont apparemment le droit ni de louer, ni d’acheter ni de construire une
église”.
Comme la loi sur le culte non-musulman les y encourage, certains commissaires de police exigent à présent des responsables des communautés locales la liste de toutes les personnes présentes au
culte, le texte de la prédication ainsi que le nom du prédicateur.
A Oran, quatre chrétiens ont été jugés par contumace le 5 février pour blasphème contre le prophète, et condamnés à trois ans de prison et 500 000 da d’amende (soit l’équivalent à 5000 euros
= 50 fois le smic algérien).
Un directeur d’école et deux enseignants ont été radiés de l’Education Nationale.
D’autres procès devraient suivre en mars et avril.